Un géant du pétrole peut-il véritablement se convertir aux énergies vertes ? TotalEnergies SE navigue actuellement entre ses activités traditionnelles d’exploration pétrolière et ses objectifs climatiques ambitieux, dans un contexte où l’instabilité politique française pèse lourdement sur son cours de bourse. Cette transformation stratégique compte parmi les plus importantes du secteur énergétique européen.
Une stratégie à deux vitesses
Alors que l’entreprise accélère sa transition verte, elle renforce parallèlement son cœur de métier historique. À partir de novembre, la direction des activités pétrolières et gazières sera confiée à Nicola Mavilla, un professionnel expérimenté de l’exploration. Le groupe consacre chaque année un milliard de dollars à la recherche de nouveaux gisements, en privilégiant les projets à faible coût et à faibles émissions.
Dans le même temps, TotalEnergies déploie une stratégie active de rotation d’actifs dans les énergies renouvelables. La récente cession de 50 % d’un portefeuille éolien et solaire à Eiffel Investment Group pour 265 millions d’euros en est une parfaite illustration. L’objectif affiché est de revendre jusqu’à la moitié de ses installations d’électricité verte après leur mise en service, visant ainsi une rentabilité de 12 % dans ce secteur.
Des alliances stratégiques pour la transition
La collaboration avec Veolia démontre l’engagement concret de TotalEnergies dans sa stratégie climatique. Ce partenariat s’articule autour de trois axes majeurs :
- Réduction des émissions de méthane grâce au déploiement de drones innovants sur les sites d’enfouissement
- Économie d’eau de 20 % d’ici 2030 dans les régions souffrant de pénurie hydrique
- Dessalement durable via des solutions énergétiques à faible intensité carbone
Cette alliance confirme que le groupe ne mise pas uniquement sur ses technologies internes, mais recherche activement des synergies avec des spécialistes sectoriels.
Le rachat d’actions : un message aux investisseurs
Fin septembre, la société a lancé un signal fort aux marchés en rachetant plus de 1,5 million de ses propres actions, pour une valeur totale de 82 millions d’euros. Cette opération, réalisée à un prix moyen de 51,89 euros, intervient malgré un contexte boursier difficile.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le début de l’année, l’action TotalEnergies a perdu plus de 4 %, et même près de 20 % sur un an. Le titre se situe actuellement à 18 % de son plus haut sur les 52 dernières semaines, témoignant des craintes persistantes des investisseurs.
L’ombre de la politique sur la performance opérationnelle
La troisième crise gouvernementale française cette année assombrit considérablement la perspective. Alors que les valeurs pétrolières et gazières bénéficient généralement d’un contexte international favorable, TotalEnergies subit ce qu’on pourrait appeler un « malus national ». L’instabilité politique en France plane comme une épée de Damoclès au-dessus des efforts de transformation, pourtant opérationnellement réussis.
La question centrale demeure : TotalEnergies parviendra-t-elle à concilier rentabilité du business pétrolier et crédibilité de sa transition énergétique ? Les orientations stratégiques sont désormais arrêtées, mais le cours de bourse reflète pour l’instant principalement les doutes persistants des marchés.
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