Le constructeur automobile français Renault affiche un paradoxe saisissant. D’un côté, des produits qui séduisent, notamment dans l’électrique et avec la marque Dacia. De l’autre, une réalité opérationnelle semée d’embûches. La valeur boursière, en recul de près de 24% depuis le début de l’année et évoluant à 35,65 EUR, se trouve à 32% de son plus haut sur un an, établi à 52,50 EUR. La question centrale pour les investisseurs est de savoir si les succès commerciaux parviendront à contrebalancer les fragilités structurelles.
Un paysage opérationnel en demi-teinte
La santé financière de Renault au troisième trimestre est mise à l’épreuve sur plusieurs fronts. Un phénomène de destockage massif chez les distributeurs indépendants a pesé lourdement sur les volumes, entraînant une baisse de 72 000 unités. Autre facteur d’inquiétude, l’impact des changes, qui s’est révélé plus négatif que prévu, dépassant 1% sur la période et s’aggravant par rapport au premier semestre.
Les principaux points de vigilance :
– Une réduction significative des stocks des réseaux de distribution
– Des effets de change défavorables plus prononcés qu’anticipé
– Un marché européen qui reste extrêmement sensible aux prix
– Une marge opérationnelle de 6,5% qui subit des pressions
Les piliers de la croissance : Dacia et l’électrique
C’est dans ce contexte difficile que les performances commerciales apportent un souffle d’optimisme. Le Groupe Renault anticipe pour le troisième trimestre une croissance de son chiffre d’affaires au détail dans une fourchette élevée à un chiffre. La marque Dacia s’impose comme un moteur incontestable, portée par le succès du Bigster. Ce modèle a déjà enregistré 50 000 commandes, devenant ainsi le deuxième SUV du segment C le plus vendu en Europe. Fait notable, plus de 80% de ces commandes concernent des versions haut de gamme.
Le portefeuille électrique constitue l’autre pilier stratégique. Plusieurs initiatives renforcent la position du groupe :
– Le Renault 5 s’arroge une position dominante sur le segment B des véhicules électriques.
– La production du très attendu Renault 4 doit démarrer au quatrième trimestre.
– Le nouveau laboratoire d’innovation dédié aux cellules de batteries, porté par Ampere, vise à consolider l’avance technologique.
La prudence des analystes face à un cours en souffrance
Malgré ces signaux positifs, le sentiment sur les marchés reste réservé. Les analystes adoptent une posture attentiste. La Deutsche Bank Research maintient sa recommandation « Hold » avec un objectif de cours de 44 EUR. La banque Jefferies se montre encore plus circonspecte, avec un prix cible fixé à seulement 39 EUR. Ces évaluations reflètent la dualité de la situation : un portefeuille de produits solide mais un environnement de marché défavorable.
L’indicateur technique RSI, situé à 37,1, signale une pression vendeuse sans pour autant indiquer une situation de survente extrême. Tous les regards se tournent désormais vers la publication des résultats trimestriels, prévue le 23 octobre. Ce sera le moment de vérité pour Renault : démontrer que sa dynamique de croissance peut effectivement éclipser ses difficultés opérationnelles, ou voir les craintes des plus sceptiques se confirmer. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour le redressement de son titre.
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