Le groupe français de services informatiques Atos a présenté ce lundi des résultats trimestriels qui ont immédiatement refroidi les marchés financiers. La réaction ne s’est pas fait attendre : dès mardi, l’action a enregistré une chute spectaculaire dépassant les 10%, traduisant la déception des investisseurs face à une contraction organique du chiffre d’affaires plus sévère qu’anticipé.
Une transformation stratégique aux conséquences contrastées
Les résultats du troisième trimestre dévoilent deux réalités bien distinctes au sein du groupe. D’un côté, le chiffre d’affaires consolidé a reculé de 10,5% en organique pour s’établir à 1,98 milliard d’euros. Cette évolution globale masque en réalité des dynamiques sectorielles opposées.
Atos SBU (Tech Foundations), représentant le cœur historique des activités d’infrastructure IT, a subi un recul brutal de 19,3%, générant 1,62 milliard d’euros. Certaines zones géographiques ont été particulièrement touchées, avec un effondrement de 30,5% au Royaume-Uni et en Irlande, et de 28,8% en Amérique du Nord.
À l’inverse, Eviden SBU affiche une croissance explosive de 77,1%, portant son chiffre d’affaires à 356 millions d’euros. Cette performance exceptionnelle doit beaucoup au contrat concernant le supercalculateur « Jupiter », qui a contribué à hauteur d’environ 200 millions d’euros.
Le plan Genesis commence à porter ses fruits
Cette apparente divergence s’inscrit en réalité dans la feuille de route stratégique dénommée « Genesis ». La direction d’Atos assume délibérément l’abandon de contrats historiques peu rentables pour se concentrer sur des segments porteurs comme la cybersécurité et le calcul haute performance, où les marges sont plus attractives.
Les premiers effets de cette transition se font déjà sentir sur les indicateurs financiers. Malgré des coûts de restructuration s’élevant à 87 millions d’euros, le groupe a limité son déflux de trésorerie net à seulement 38 millions d’euros. Par ailleurs, la position de liquidité reste confortable avec 1,77 milliard d’euros disponibles.
Confiance maintenue des dirigeants face au scepticisme des marchés
Malgré ces résultats trimestriels difficiles, la direction réitère ses objectifs annuels. Atos maintient ainsi ses prévisions de chiffre d’affaires dépassant 8 milliards d’euros et de marge opérationnelle supérieure à 4% pour l’année 2025.
Cependant, les investisseurs semblent réserver leur adhésion. Le ratio book-to-bill, qui s’établit à seulement 66%, reflète des entrées de commandes jugées insuffisantes. L’interrogation fondamentale persiste : le segment Eviden, bien que très dynamique, pourra-t-il compenser suffisamment rapidement l’érosion du métier historique ?
C’est la réponse à cette question qui déterminera l’évolution future du titre Atos. La sévère correction boursière observée mardi témoigne de l’inquiétude des marchés face à cette course contre la montre que doit mener l’entreprise française.
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