L’annonce a refroidi l’enthousiasme des marchés jeudi soir : Carbios reporte de trois mois la mise en service de son usine phare de biorecyclage du PET à Longlaville. L’échéance est désormais fixée au premier semestre 2028. Ce délai supplémentaire éloigne d’autant le moment où la société générera des flux de trésorerie significatifs issus de sa propre production, dans un contexte où le bouclage financier du projet n’est pas encore totalement achevé.
Réaction du marché et enjeux financiers
Vendredi, l’action a cédé jusqu’à 3 % en séance avant de clôturer à 10,79 euros. Malgré ce repli, le titre se maintient nettement au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, située à 8,22 euros, et affiche une progression d’environ 48 % depuis janvier. Cette performance relative ne masque pas pour autant le message du marché : la montée en puissance industrielle s’annonce plus longue et plus semée d’embûches que ne le laissaient espérer les scénarios les plus optimistes.
Le report du calendrier est principalement imputable aux complexités du financement d’une unité industrielle novatrice et capitalistique. Si l’essentiel des fonds est assuré, une partie reste à trouver.
Le point sur le financement :
– Des subventions publiques de 42,5 millions d’euros sont garanties.
– Cette enveloppe se décompose en 30 millions d’euros d’aides d’État et 12,5 millions d’euros provenant de la Région Grand Est.
– Environ 10 % du coût total du projet demeurent à couvrir.
– L’échéance pour combler ce reliquat est fixée à la fin du premier trimestre 2026.
Carbios ambitionne de boucler cette dernière tranche par des capitaux privés, sous forme de fonds propres ou de dette. Un accord conclu avant fin mars 2026 sécuriserait définitivement le financement de Longlaville.
Dynamique commerciale et stratégie de licence
Sur le plan opérationnel, les perspectives commerciales restent solides malgré les retards de construction. La demande pour la technologie enzymatique de Carbios se matérialise, confirmant l’intérêt des industriels.
- Près de la moitié (50 %) de la capacité de production prévue est déjà réservée via des pré-contrats.
- L’objectif est d’atteindre rapidement un taux de couverture d’environ 70 % pour rassurer les éventuels prêteurs.
- La demande émane de secteurs variés : cosmétique, boissons et textile.
Parallèlement au développement de sa propre usine, Carbios accélère le déploiement d’un modèle de licence, moins gourmand en capital. Le partenariat stratégique conclu début décembre avec Wankai New Materials en est une illustration clé. Ce modèle « asset-light » permet à Carbios de fournir la technologie et l’expertise tandis que ses partenaires investissent dans les infrastructures, notamment en Asie. Les observateurs y voient un levier essentiel pour l’amélioration des marges dans les prochaines années.
Conclusion : La patience est de mise
Le tableau est contrasté. Le report à 2028 allonge la période d’attente avant les premiers cash-flows industriels significatifs, et la dernière ligne du financement doit encore être écrite. Cependant, deux piliers solides sont en place : les 42,5 millions d’euros de fonds publics garantis et un carnet de pré-commandes bien rempli.
Côté bourse, l’action se négocie à 10,79 euros, soit près de 29 % en deçà de son plus haut sur un an. Les prochains mois seront décisifs. La capacité de Carbios à finaliser le financement d’ici mars 2026 et à accroître le taux d’engagement sur ses capacités conditionnera la clarté du chemin vers la pleine industrialisation de sa technologie.
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