L’entreprise de biotechnologie française Carbios vient de réaliser une opération majeure pour son développement international. Un accord avec le géant chinois Wankai New Materials, accompagné d’une injection de capital de cinq millions d’euros, ouvre des perspectives significatives pour son modèle économique. Cette annonce intervient à un moment charnière pour la société, dont l’action navigue en eaux troubles depuis plusieurs mois.
Une alliance industrielle aux multiples facettes
Le partenariat conclu avec Wankai New Materials, filiale du groupe Zhink, représente bien plus qu’une simple collaboration. Ce producteur occupe la troisième place sur le marché chinois du PET et la quatrième position mondiale, conférant à cet accord une dimension stratégique incontestable.
Les modalités de cet accord comprennent plusieurs éléments structurants :
- Construction d’une usine de biorécupération du PET en Chine, avec une capacité annuelle de 50 000 tonnes dès le premier trimestre 2026
- Vision à long terme : déploiement de plusieurs unités pour atteindre une capacité cumulée d’un million de tonnes annuelles
- Investissement direct de cinq millions d’euros de Wankai dans le capital de Carbios
- Licence exclusive pour la région asiatique concernant la production de monomères PTA et MEG
- Représentation potentielle de Wankai au conseil d’administration de Carbios
Le financement de la première unité industrielle sera principalement assuré par Wankai, actionnaire majoritaire de la coentreprise projetée. Le calendrier prévisionnel, avec un démarrage des travaux début 2026, apparaît particulièrement dynamique comparé aux retards enregistrés sur le projet français.
Validation du modèle économique : un tournant décisif ?
L’importance fondamentale de cet accord réside dans son caractère inaugural : il s’agit de la première licence technologique concédée par Carbios. Après plusieurs années de recherche et développement et d’importantes dépenses, le modèle de revenus par licence entre enfin dans sa phase de concrétisation.
Vincent Kamel, directeur général de Carbios, qualifie cette étape de « jalon important dans le déploiement international de notre technologie ». Les investisseurs, cependant, restent prudents face à des annonces similaires par le passé.
Le contexte réglementaire français apporte un soutien non négligeable au modèle. Un décret publié en septembre accorde une prime de 1 000 euros par tonne pour les plastiques biorécupérés utilisés dans les emballages sensibles, améliorant potentiellement la rentabilité de la technologie.
Le choix de la Chine comme premier partenaire international s’avère stratégique : le pays représente simultanément le plus grand marché mondial pour la production et la consommation de PET, offrant un potentiel de croissance considérable pour les solutions plastiques circulaires.
Défis persistants : calendriers et trésorerie
Malgré l’optimisme généré par cet accord chinois, Carbios continue de faire face à plusieurs défis structurels. Le projet d’usine de Longlaville accuse ainsi des retards significatifs. Le démarrage des travaux n’est plus attendu qu' »avant fin 2025″, reportant la mise en service au second semestre 2027.
Cette échéance reste conditionnée à l’obtention de financements complémentaires. Si la trésorerie s’élevait à 72 millions d’euros fin juin 2025, assurant une autonomie de plus de douze mois, la perte opérationnelle du premier semestre s’est établie à 17,6 millions d’euros, témoignant d’une consommation de cash toujours importante.
Indicateurs clés :
- Dernier cours : 8,77 euros – nettement en dessous du plus haut annuel à 10,65 euros
- Performance annuelle : +20,56% – correcte mais éloignée des sommets historiques
- RSI (14 jours) : 33,3 – zone techniquement de survente
- Volatilité annualisée : 73,28% – réservé aux profils risk-on
Perspectives pour les investisseurs
La signature des accords définitifs est attendue pour fin 2025, échéance à laquelle la rentabilité réelle du partenariat pourra être évaluée avec plus de précision. Les autorisations administratives françaises et chineses constituent autant d’étapes cruciales encore en suspens.
La réaction modérée du cours de l’action à cette annonce reflète la prudence des marchés. Les investisseurs semblent désormais attendre des preuves tangibles, avec des usines opérationnelles et des revenus récurrents, avant de s’enthousiasmer véritablement.
Ce partenariat chinois marque une avancée stratégique indéniable pour Carbios, mais ne représente qu’une étape dans le long et coûteux chemin vers la profitabilité. La nature spéculative de l’investissement dans la biotech française demeure entière, malgré cette validation partielle de son modèle économique.
Publicité
Actions Carbios: Acheter, conserver ou vendre ?
Téléchargez gratuitement votre analyse de Carbios et obtenez la réponse que vous cherchiez ! À quelle adresse e-mail pouvons-nous vous envoyer votre analyse gratuite ?
Obtenir une analyse de Carbios entièrement gratuite : En savoir plus ici !

