Une récente étude de RBC Capital a créé une onde de chaleur dans le milieu financier. Selon l’établissement, le titre Engie présenterait un niveau de sous-évaluation significatif. Alors que le géant français de l’énergie déploie une stratégie ambitieuse dans le stockage électrochimique, les investisseurs semblent tarder à en mesurer toute la portée.
Une valorisation jugée anormalement faible
Le constat de RBC Capital est sans appel. La banque a attribué à l’action Engie une recommandation « Outperform » assortie d’un objectif de cours de 25 euros. L’analyse met en lumière un écart de valorisation frappant : le titre négocierait avec une décote d’environ 22 % par rapport à ses pairs du secteur.
Pour les analystes, cette différence ne se justifie pas fondamentalement. Ils estiment que le marché ne prend pas encore correctement en compte les flux de trésorerie futurs générés par les activités de stockage sur batteries. Cette vision pourrait évoluer rapidement au regard des investissements massifs engagés par l’entreprise.
Les éléments clés à retenir :
– Objectif de cours fixé par RBC Capital : 25,00 euros
– Décote identifiée : 22 % par rapport aux entreprises comparables
– Programme d’investissement : 5 milliards d’euros dans les solutions de stockage
– Première réalisation d’envergure en Inde : un projet de 280 MW / 560 MWh
Une stratégie industrielle qui se concrétise
Les perspectives optimistes des analystes s’appuient sur des réalisations tangibles. Le développement international d’Engie dans le stockage d’énergie connaît une accélération notable, matérialisée par l’obtention d’un premier contrat majeur en Inde. Cette installation de 280 mégawatts, située dans l’État du Gujarat, devrait être opérationnelle d’ici 2027.
Cette réalisation ne constitue qu’une première étape. Le groupe vise l’installation de 7 gigawatts de capacité de stockage en Inde à l’horizon 2030, avec une ambition mondiale portée à 95 GW. Ces chiffres prennent toute leur dimension lorsqu’on les compare au portefeuille actuel de 5,6 GW. Parallèlement, en Europe, la mise en service de la batterie de 200 MW à Vilvoorde, en Belgique, renforce cette dynamique.
Entre défis et perspectives de croissance
Le paysage n’est cependant pas sans nuages. Sur son marché domestique, Engie pourrait connaître un revers avec l’attribution potentielle du réseau de chauffage urbain de Paris à un consortium mené par Eiffage. Cet événement représenterait un coup dur pour les activités historiques du groupe.
Pourtant, cette éventualité semble pour le moment peu peser sur le sentiment des investisseurs. La réaction positive du cours suite à la publication de l’étude RBC Capital indique que la communauté financière se focalise davantage sur le potentiel de croissance internationale et sur l’attractivité de la valorisation.
La valeur se maintient actuellement à des niveaux proches de son plus haut de l’année, établi à 22,18 euros. Ce dynamisme suggère qu’un processus de réévaluation est peut-être déjà en cours. La question centrale demeure : Engie parviendra-t-il à transformer ses ambitieux projets en résultats concrets, répondant ainsi aux attentes désormais élevées ?
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