Le géant du luxe traverse une période de fortes turbulences. Alors que les perspectives à long terme restent solides, une plainte colossale et des conflits sociaux internes créent un vent contraire significatif. Les investisseurs s’interrogent : la récente correction du titre représente-t-elle une opportunité d’achat, ou les risques immédiats pèsent-ils trop lourd sur la valorisation ?
Un contentieux historique refait surface
Le principal facteur d’incertitude provient d’une action en justice d’une ampleur rare. Nicolas Puech, héritier de la famille fondatrice d’Hermès, a déposé une plainte contre LVMH et son PDG, Bernard Arnault. L’accusation porte sur l’acquisition, il y a plus de dix ans, d’environ six millions d’actions Hermès, une opération que le plaignant estime illicite.
À la valeur actuelle du marché, ce bloc d’actions représente une somme astronomique dépassant les 14 milliards d’euros. Le groupe LVMH a immédiatement rejeté ces allégations. Néanmoins, l’ampleur même de la demande indemnitaire injecte une dose de nervosité sur les marchés, les investisseurs ayant en horreur l’imprévisibilité liée à un procès de cette envergure.
Des grèves à un moment critique
Sur le plan opérationnel, le management doit également composer avec des tensions sociales. Dans le secteur stratégique du champagne, des mouvements de grève ont été reconduits, selon plusieurs sources concordantes. Ces perturbations internes surviennent à un moment délicat, en plein cœur des préparatifs pour les fêtes de fin d’année, alors que le secteur du luxe fait face à un ralentissement de la demande mondiale.
Même si le portefeuille diversifié de LVMH, incluant la parfumerie-cosmétique, offre une certaine résilience, des arrêts de production au quatrième trimestre, traditionnellement le plus rentable, pourraient affecter les performances financières.
Le soutien inébranlable des analystes
Malgré ce contexte agité, la communauté financière maintient une vision optimiste pour le long terme. La Deutsche Bank réaffirme son soutien au titre, le désignant même comme son « Top Pick » pour l’année 2026. La banque conserve son objectif de cours à 715 euros, ce qui suggère un potentiel de hausse substantiel par rapport aux niveaux actuels.
Cette confiance s’appuie sur l’évaluation des fondamentaux : la position dominante des marques phares du groupe est jugée suffisamment solide pour surmonter ces difficultés passagères.
Analyse technique et perspectives
L’évolution du cours traduit cette dualité entre inquiétudes immédiates et confiance structurelle. La valeur a clôturé hier à 614,40 euros, enregistrant une baisse hebdomadaire de 2,86%. La configuration technique mérite attention :
- Le titre évolue actuellement autour de sa moyenne mobile sur 50 jours, située à 612,47 euros, un niveau-clé de support.
- L’indicateur RSI (Relative Strength Index), à 30,9, signale une condition de marché quasi survendue.
La suite dépendra de la capacité du titre à maintenir ce support technique. Si les craintes juridiques s’estompent, l’écart important entre le cours actuel et l’objectif des analystes (715 euros) pourrait offrir un terreau favorable à un rebond. En revanche, une rupture durable sous les 612 euros pourrait entraîner une correction plus profonde, en direction de la moyenne mobile sur 200 jours.
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