Le groupe français de luxe LVMH traverse une période complexe, marquée par un faisceau de difficultés opérationnelles et managériales. Entre un changement inattendu à un poste clé, des tensions sociales et des performances commerciales en retrait, le titre du leader mondial du luxe subit une pression. Coté à 624,60 euros, il affiche une baisse d’environ 1 % depuis le début de l’exercice.
Des résultats en demi-teinte pour les neuf premiers mois
Les chiffres publiés pour la période de janvier à septembre 2025 reflètent ce contexte tendu. Le chiffre d’affaires s’établit à 58,1 milliards d’euros, enregistrant un recul organique de 2 % par rapport à l’année précédente. Le segment historique et moteur, Fashion & Leather Goods (Mode et Maroquinerie), est particulièrement touché avec une contraction de 6 % de son activité. Cette performance pèse lourdement sur les résultats consolidés du groupe.
Sur les marchés financiers, l’action se négocie actuellement à un niveau inférieur d’environ 17 % à son plus haut sur un an, qui était de 757 euros, atteint fin janvier. Les perspectives de rebond rapide de la demande dans les zones cruciales que sont l’Asie et les États-Unis restent incertaines à court terme.
Un départ stratégique qui crée un vide
L’une des annonces récentes les plus significatives concerne le départ de Matteo De Rosa. Ce dernier quitte ses fonctions de directeur général de la division LVMH Métiers d’Art, qu’il occupait depuis 2021. Cette entité est stratégique : elle est responsable de l’approvisionnement en matières premières nobles comme les cuirs et les peaux exotiques, garantissant ainsi la qualité et l’excellence des marques du portefeuille. Aucun successeur n’a été désigné dans l’immédiat. La communication sur cette nomination future sera assurée par Ludovic Pauchard, directeur de l’Industrie et des Métiers d’art.
Ce mouvement s’inscrit dans un processus plus large de réorganisation des équipes dirigeantes. Il a été acté que Pietro Beccari, l’actuel PDG de Louis Vuitton, prendra la tête de l’ensemble du pôle LVMH Fashion Group à compter de janvier 2026. Il succédera à Sidney Toledano, qui évoluera vers un rôle de conseiller.
Des tensions sociales dans le secteur des vins et spiritueux
Le pôle Wines & Spirits (Vins et Spiritueux) n’est pas épargné par les turbulences. Des mouvements de protestation, incluant des grèves, ont eu lieu au sein des maisons Hennessy et Moët & Chandon. La cause directe de ce mécontentement est la décision de la direction de réduire les primes annuelles versées aux collaborateurs.
Cette mesure d’économie est une réponse aux difficultés rencontrées par ce segment, qui fait face depuis plusieurs mois à un ralentissement de la demande, particulièrement sensible sur les marchés américain et chinois. La baisse des ventes a directement impacté la rentabilité, conduisant à ces décisions impopulaires.
En résumé, les défis à relever sont multiples :
– Départ du PDG d’une division cruciale pour la supply chain (Métiers d’Art)
– Conflits sociaux dans les activités champagne et cognac (Hennessy, Moët & Chandon)
– Chiffre d’affaires organique en baisse de 2 % sur neuf mois
– Recul de 6 % dans le cœur de métier Mode et Maroquinerie
Si la nomination à venir de Pietro Beccari est perçue comme un gage de stabilité à moyen terme, les risques opérationnels dominent le paysage actuel. La période des fêtes de fin d’année constituera un test important pour évaluer la capacité du groupe à inverser la tendance.
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