L’exercice 2025 s’annonce comme le plus catastrophique jamais enregistré par Novo Nordisk. Le leader pharmaceutique danois, dont la valorisation boursière a été amputée de plus de 50% depuis janvier, a quasiment effacé les gains spectaculaires engrangés lors du précédent boom de ses traitements contre l’obésité. Le titre cote actuellement près de ses plus bas pluriannuels, miné par des alertes sur les profits et une guerre des prix acharnée, tandis que la direction multiplie les initiatives pour restaurer une confiance investisseurse profondément ébranlée.
Une conjonction de facteurs dévastateurs
La chute vertigineuse du titre, depuis son plus haut de l’année à plus de 103 euros jusqu’aux alentours de 42 euros aujourd’hui, résulte d’un mélange délétère de difficultés internes et de pressions externes. Le coup de grâce est venu de deux révisions à la baisse des prévisions de résultats annoncées cette année, sapant la crédibilité des capacités de projection du groupe.
Sur le front concurrentiel, la situation s’est brutalement tendue. Eli Lilly grigne des parts de marché de manière agressive avec ses produits rivaux Mounjaro et Zepbound, lesquels ont déjà représenté 54% du chiffre d’affaires du concurrent américain sur les neuf premiers mois de l’année. Parallèlement, des versions composées et moins chères du sémaglutide (Compounded Semaglutide) pèsent sur les ventes sur le crucial marché américain. Conséquence directe : la croissance à trois chiffres qui caractérisait Ozempic et Wegovy s’est significativement ralentie.
Une stratégie de riposte agressive
Face à la tourmente, la nouvelle direction, menée par le PDG Mike Doustdar qui a pris les commandes au milieu de l’année, a opté pour une réponse radicale. Un vaste plan de restructuration prévoit la suppression d’environ 9 000 postes à l’échelle mondiale, l’une des coupes les plus importantes de l’histoire de l’entreprise. L’objectif est de générer des économies annuelles d’environ 8 milliards de couronnes danoises d’ici 2026.
La bataille se joue aussi sur les prix. Pour contrer la menace des génériques et de la concurrence, Novo Nordisk a lancé aux États-Unis une offre à destination des patients payant de leur poche, à 199 dollars par mois. Cette initiative, bien que pesant sur les marges, vise à élargir la base de patients et à préserver des parts de marché.
Une valorisation resserrée et des espoirs dans la R&D
Malgré ces turbulences opérationnelles, le pipeline de recherche offre quelques lueurs d’espoir. Dès le 12 décembre, la version à dose élevée de Wegovy (7,2 mg), démontrant une perte de poids moyenne de 20,7%, a reçu un avis positif de l’Agence européenne des médicaments. Par ailleurs, l’acquisition d’Akero Therapeutics a été finalisée, renforçant le portefeuille dans le domaine des maladies hépatiques.
D’un point de vue fondamental, la dégringolade boursière a conduit à une valorisation historiquement basse. Avec un ratio cours/bénéfice (PER) compris entre 13 et 14 sur la base des bénéfices anticipés, l’action se négocie bien en deçà de sa moyenne quinquennale de 29. Cette compression reflète le scepticisme du marché, mais pourrait présenter un intérêt pour les investisseurs à long terme, à condition que la croissance, récemment située entre 12 et 15%, se stabilise.
Les observateurs estiment que la valorisation actuelle pourrait indiquer un plancher, mais les risques demeurent élevés. Tant que Novo Nordisk ne parviendra pas à enrayer l’érosion de ses parts de marché au profit d’Eli Lilly et à stabiliser ses marges malgré les baisses de prix, son potentiel de rebond devrait rester limité.
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