Le constat est sans appel : Jensen Huang, PDG de Nvidia, a officiellement confirmé le retrait quasi total de son entreprise du marché chinois. Une déclaration faite le 19 octobre lors d’une conférence organisée par Citardel Securities qui marque un revirement historique pour le leader des puces d’intelligence artificielle.
Une alliance inattendue avec Intel
Dans un mouvement stratégique surprenant, Nvidia a investi cinq milliards de dollars dans son ancien rival Intel le 18 septembre dernier. Cette transaction s’est effectuée au prix de 23,28 dollars par action. L’objectif de ce partenariat ? Développer et produire des processeurs pour centres de données intégrant la technologie NVLink de Nvidia.
« Cette collaboration historique associe étroitement la pile technologique d’IA de Nvidia avec les CPU d’Intel », a souligné Jensen Huang. La réconciliation de ces deux géants, longtemps concurrents, illustre l’évolution du paysage technologique et la volonté de Nvidia d’explorer de nouvelles voies.
La débâcle chinoise : des conséquences significatives
La perte du marché chinois représente un coup dur pour Nvidia, qui réalisait entre 20 et 25 % de son chiffre d’affaires dans les centres de données grâce à ce territoire. Les puces A800 et H800, spécialement conçues pour le marché chinois, ne sont plus commercialisables, tandis que les modèles plus récents comme le H20 rencontrent toujours des obstacles réglementaires.
Le dirigeant n’a pas mâché ses mots concernant cette situation : « Je ne peux imaginer qu’un politicien puisse penser que c’est une bonne idée de priver l’Amérique de l’un des plus grands marchés mondiaux. »
Renforcement de l’infrastructure avec un investissement majeur
Parallèlement, Nvidia consolide sa position dans le secteur des infrastructures d’IA en participant à l’acquisition d’Aligned Data Centers pour 40 milliards de dollars. Ce consortium, qui inclut BlackRock et d’autres partenaires, reprend l’intégralité de l’opérateur de centres de données – représentant la transaction la plus importante jamais réalisée dans ce domaine.
Aligned exploite 50 campus représentant une capacité de plus de cinq gigawatts sur les continents américains. Cet investissement stratégique offre à Nvidia un accès privilégié à une infrastructure en croissance rapide, tandis que l’entreprise rationalise sa structure managériale : Jensen Huang a réduit le nombre de ses collaborateurs directs de 55 à 36.
Les analystes maintiennent leur confiance
Malgré le choc causé par le retrait chinois, les analystes de Wall Street restent optimistes. Sur 38 recommandations, 36 conseillent d’acheter l’action, avec un objectif de cours moyen de 224,38 dollars – soit environ 25 % au-dessus des niveaux actuels.
Cette confiance s’explique par plusieurs facteurs : la supériorité technologique de Nvidia reste intacte, de nouveaux produits comme le supercalculateur DGX Spark stimulent la croissance, et les partenariats avec Oracle, Meta pour les commutateurs Ethernet Spectrum-X, ainsi qu’avec TSMC pour la production de plaquettes Blackwell aux États-Unis, renforcent la position concurrentielle de l’entreprise.
La capacité de Nvidia à naviguer dans ce nouvel environnement géopolitique tout en diversifiant ses alliances déterminera si le géant peut maintenir son impressionnante trajectoire de croissance malgré la perte d’un marché aussi important que la Chine.
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