L’action de Nvidia traverse actuellement une phase de turbulences, soumise à deux vents contraires. D’un côté, les tensions géopolitiques autour des exportations de semi-conducteurs vers la Chine créent un climat d’incertitude. De l’autre, la publication de résultats trimestriels décevants par Oracle a jeté un froid sur l’ensemble du secteur technologique. Les investisseurs s’interrogent sur la solidité de la tendance haussière à long terme face à ces perturbations.
L’onde de choc des résultats Oracle
C’est d’abord un effet de contagion qui a pesé sur le titre. Les marchés ont mal accueilli les chiffres du trimestre d’Oracle, le géant du logiciel ayant manqué ses objectifs de chiffre d’affaires. Cette déception a immédiatement ravivé les craintes d’un décalage entre les investissements massifs dans l’intelligence artificielle et les retours sur investissement concrets. Bien qu’Oracle ait annoncé un plan d’investissement colossal de 50 milliards de dollars pour l’exercice 2026 – des dépenses qui, en théorie, devraient profiter aux ventes de matériel de Nvidia –, la focalisation s’est portée sur la faiblesse des revenus.
Cette annonce a entraîné une correction dans le secteur des semi-conducteurs, les investisseurs redoutant que les rendements ne suivent pas le rythme effréné des dépenses en infrastructure. Techniquement, cette nervosité s’est traduite par une rupture : le titre a clôturé à 154,10 euros, passant ainsi sous sa moyenne mobile significative à 50 jours, établie à 160,88 euros.
Le front réglementaire américain s’active
Parallèlement, un autre risque, politique celui-ci, est réapparu. La question sensible des exportations de puces vers la Chine est revenue sur le devant de la scène à Washington. L’autorisation accordée sous l’administration Trump pour la vente de puces H200 à certains clients chinois, bien que conditionnelle, suscite une opposition croissante. La sénatrice Elizabeth Warren a notamment exigé, jeudi, la convocation officielle de Jensen Huang, le PDG de Nvidia, devant une commission du Congrès.
L’élue dénonce cette autorisation comme une menace potentielle pour la sécurité nationale. Nvidia se défend en rappelant que ces ventes ne représentent qu’une fraction marginale de son activité globale et sont soumises à des licences strictes. Cependant, les marchés financiers demeurent extrêmement sensibles à ce type d’incertitude réglementaire. L’organisation effective d’une audition au Sénat pourrait ainsi générer une volatilité supplémentaire à court terme.
Les analystes maintiennent leur confiance
Malgré ce contexte en demi-teinte, la vision des observateurs de marché reste majoritairement constructive. Les analystes de Wells Fargo ont réaffirmé leur recommandation « Overweight » sur le titre. Ils estiment même que l’autorisation d’exporter vers la Chine pourrait, à terme, ouvrir la voie à un surcroît de chiffre d’affaires annuel de 25 à 30 milliards de dollars, pour peu que le cadre réglementaire soit clarifié et stabilisé.
Par ailleurs, Nvidia continue de démontrer sa suprématie technologique. L’entreprise a confirmé que le nouveau modèle GPT-5.2 d’OpenAI a été entraîné sur ses systèmes, un gage de performance et de confiance pour son architecture.
La suite des événements dépendra de deux facteurs clés. D’une part, la décision du Sénat américain de convoquer ou non Jensen Huang. D’autre part, les prochaines publications de résultats des autres géants du cloud, comme Microsoft et Meta, qui devront montrer qu’ils partagent la stratégie d’investissement agressive d’Oracle sans en subir les mêmes faiblesses de revenus à court terme.
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