L’annonce semblait marquer un assouplissement notable dans la guerre commerciale sino-américaine : l’administration américaine autorise finalement l’exportation vers la Chine de certaines puces de haute performance. Pour Nvidia, l’espoir né de perspectives de nouveaux milliards de dollars de chiffre d’affaires s’est toutefois rapidement teinté de prudence. Si Washington entrouvre une porte, des vents contraires soufflent désormais de Pékin, tandis qu’une taxe substantielle vient assombrir les perspectives de marge pour les investisseurs.
Une santé financière insolente malgré les tensions
Avant d’aborder les récents développements géopolitiques, il est essentiel de rappeler la robustesse opérationnelle du géant californien. Les derniers chiffres publiés pour le troisième trimestre de son exercice 2026 sont éloquents : Nvidia a enregistré un chiffre d’affaires record de 57,0 milliards de dollars, en hausse de 62% sur un an. Le segment des centres de données, à lui seul, a contribué à hauteur de 51,2 milliards de dollars. Ces performances démontrent que la demande pour l’infrastructure d’intelligence artificielle reste explosive, même sans un accès complet au marché chinois.
Les conditions strictes de la levée partielle des restrictions
Le catalyseur de l’actualité récente est la confirmation par le président Trump, via sa plateforme Truth Social, d’un nouveau cadre d’exportation. Celui-ci permet à Nvidia, ainsi qu’à ses concurrents AMD et Intel, de livrer leurs processeurs H200 à des « clients vérifiés » en Chine. Cette décision constitue un revirement par rapport aux restrictions antérieures qui bloquaient la vente de cette catégorie de puces, pourtant la deuxième plus puissante.
Cette autorisation n’est cependant pas sans contreparties. D’une part, le gouvernement américain impose une redevance obligatoire de 25% sur ces transactions, un taux bien supérieur aux 15% évoqués en août. D’autre part, les fleurons technologiques de Nvidia, à savoir l’architecture Blackwell et les futures puces Rubin, restent strictement interdits à l’exportation vers la Chine. Washington justifie cette mesure par la nécessité de protéger la sécurité nationale tout en préservant les emplois américains.
L’incertitude persiste du côté de Pékin
Malgré cette ouverture théorique, le marché a réagi avec retenue mardi, l’action clôturant à 159,12 EUR. Cette prudence s’explique par des informations rapportées par le Financial Times, selon lesquelles le gouvernement chinois envisagerait d’interdire à ses entreprises d’acheter les puces H200.
Pékin étudierait en effet des mesures pour restreindre l’accès à ces produits américains et favoriser les alternatives locales. Si ce scénario se concrétisait, l’autorisation américaine deviendrait caduque. Les risques réglementaires élevés sont par ailleurs illustrés par une récente action du ministère américain de la Justice (DOJ), qui a démantelé un réseau de contrebande visant à introduire illégalement en Chine des puces Nvidia d’une valeur d’environ 160 millions de dollars.
Conclusion : entre opportunité et incertitude
Nvidia se trouve dans une situation contrastée, mêlant bonnes et mauvaises nouvelles. La réouverture du canal commercial pour les H200 offre un potentiel de croissance, mais celui-ci est sérieusement tempéré par la taxe de 25% et la possible opposition des autorités chinoises. Tant que la volonté et la capacité des clients chinois à acheter ces puces ne sont pas établies, les affaires en Chine demeureront un facteur d’incertitude, en dépit de la solidité fondamentale du groupe.
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