Alors que Plug Power vient de franchir une étape symbolique majeure en livrant pour la première fois de l’hydrogène à la NASA, l’inquiétude règne parmi les actionnaires. Derrière ce coup d’éclat technologique se profile une réalité comptable alarmante et la menace d’une dilution massive du capital, plongeant le titre dans une incertitude profonde.
Un contrat prestigieux, un impact financier limité
Depuis ce 1er décembre 2025, Plug Power approvisionne officiellement le Glenn Research Center de la NASA et la Neil Armstrong Test Facility en hydrogène liquide. La valeur de ce contrat, établie à environ 2,8 millions de dollars américains, représente une somme modeste au regard des défis financiers de l’entreprise. Néanmoins, sa portée symbolique est considérable : répondre aux normes exigeantes de pureté et de fiabilité de l’agence spatiale américaine constitue une validation technique et logistique de premier ordre pour le groupe.
Des résultats trimestriels qui sonnent l’alarme
La célébration de ce partenariat est tempérée par l’examen des derniers chiffres publiés. Pour le troisième trimestre, Plug Power a enregistré un chiffre d’affaires d’environ 177 millions de dollars, mais a subi une perte nette colossale avoisinant les 363 millions de dollars. Le problème central demeure l’hémorragie de trésorerie. Avec seulement 166 millions de dollars de liquidités disponibles non restreintes à la clôture du trimestre, la marge de manœuvre financière s’est dangereusement réduite. Le cours de l’action, clôturé à 1,65 €, reflète cette vulnérabilité, affichant un recul de près de 28% sur un an.
Une recapitalisation drastique et le spectre de la dilution
Face à cette situation, la direction a pris des mesures radicales en novembre. L’émission d’une obligation convertible a permis de lever près de 400 millions de dollars, principalement destinés au remboursement de dettes anciennes à taux élevé. Cependant, une décision bien plus lourde de conséquences pour les actionnaires historiques se prépare.
Une assemblée générale extraordinaire est convoquée pour le 15 janvier 2026. Son ordre du jour, unique, est sans équivoque : il propose de doubler le nombre d’actions autorisées, le faisant passer de 1,5 milliard à 3,0 milliards. Cette manœuvre laisse présager un besoin crucial de fonds propres dans les années à venir, qui se traduirait immanquablement par une dilution significative de la valeur des titres détenus par les actionnaires actuels.
Le consensus des analystes : un optimisme prudent
Malgré ces perspectives inquiétantes, le sentiment des analystes n’est pas uniformément négatif. Le consensus du marché établit un objectif de cours à douze mois dans une fourchette de 2,80 à 2,95 dollars américains, suggérant un potentiel de hausse notable par rapport aux niveaux actuels.
Certaines maisons, comme H.C. Wainwright, maintiennent même des objectifs pouvant atteindre 7,00 dollars, mettant en avant la valeur à long terme des infrastructures de l’entreprise. Les plus sceptiques pointent, quant à eux, la persistance de marges brutes négatives. L’équation est désormais cruciale : les fonds frais pourront-ils permettre à Plug Power d’atteindre la rentabilité avant que l’émission potentielle de nouvelles actions n’érode définitivement la valeur du titre ?
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