L’action Thales traverse une zone de forte turbulence. Le groupe français de défense est dans le collimateur des autorités financières britanniques et françaises, qui mènent une enquête conjointe pour des soupçons de pratiques corruptives liées à un contrat militaire en Asie. Des perquisitions ont été menées simultanément sur plusieurs sites, plongeant les investisseurs dans l’incertitude.
Une enquête internationale s’ouvre
Le Parquet National Financier (PNF) français et le Serious Fraud Office (SFO) britannique unissent leurs forces dans cette affaire. Leurs investigations les ont conduits à perquisitionner quatre entités de Thales situées en France et au Royaume-Uni. Le cœur des accusations porte sur des faits présumés de corruption et de trafic d’influence dans l’obtention d’un marché de défense sur le continent asiatique.
Dans le secteur de l’armement, où la confiance des États clients est primordiale, de telles allégations sont particulièrement sensibles. Au-delà des éventuelles sanctions financières, qui pourraient se chiffrer en millions d’euros, c’est la réputation même du groupe qui est en jeu, avec un risque d’exclusion future d’appels d’offres stratégiques.
Points clés de la situation :
- Enquête conjointe : Collaboration inédite entre le PNF et le SFO
- Quatre sites perquisitionnés : Les bureaux de Thales en France et au Royaume-Uni ont été visés
- Contrat asiatique visé : Un marché militaire spécifique est au centre des investigations
- Thales se défend : Le groupe nie fermement les accusations tout en promettant sa coopération
- Marché prudent : Aucun mouvement de panique n’est observé, mais la nervosité est palpable
Les marchés réagissent négativement
La réaction boursière ne s’est pas fait attendre. Vendredi, le titre Thales a cédé 3,41 % pour clôturer à 223,50 euros. Cette mauvaise performance porte la perte mensuelle du titre à plus de 14 %. Un recul qui l’éloigne de près de 19 % de son plus haut de l’année, établi à 275,40 euros.
Fait notable : les développements positifs de l’activité opérationnelle du groupe sont actuellement ignorés par le marché. Ainsi, la récente annonce de Thales Alenia Space concernant l’obtention de contrats majeurs pour la mission lunaire « Argonaut » de l’Agence spatiale européenne (ESA) n’a eu aucun impact positif sur le cours. Pourtant, ce projet, qui prévoit un atterrisseur cargo opérationnel dès 2030, représente une avancée significative pour le spatial européen.
Cette absence de réaction positive souligne à quel point les préoccupations liées à la conformité et aux risques juridiques dominent actuellement la perception des investisseurs vis-à-vis de la valeur.
Une période d’incertitude s’annonce
Les actionnaires de Thales doivent désormais s’armer de patience. Les procédures judiciaires de cette envergure sont notoirement longues et peuvent s’étaler sur plusieurs années. L’ampleur des éventuelles amendes reste impossible à déterminer à ce stade. Plus inquiétant encore, l’impact sur l’image de marque du groupe auprès de ses clients gouvernementaux représente un risque financier bien plus difficile à quantifier.
D’un point de vue technique, la chute du titre sous le seuil symbolique des 230 euros est un signal négatif. L’action évolue désormais à plus de 10 % de sa moyenne mobile sur 50 séances, située à 250,06 euros. Tant que des clarifications sur l’issue de l’enquête ne seront pas apportées, la volatilité devrait rester élevée. Chaque nouvelle fuite ou révélation des autorités sera scrutée avec la plus grande attention par un marché particulièrement nerveux.
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