C’est un tournant décisif qui s’opère aujourd’hui dans l’histoire de Thyssenkrupp. Après des années de préparatifs, le groupe industriel allemand procède à la scission définitive de sa filiale navale militaire, Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS). Cette opération, dont l’enjeu se compte en milliards d’euros, s’accompagne d’une distribution d’actions aux investisseurs : pour chaque bloc de 20 titres Thyssenkrupp détenus, un titre TKMS sera attribué.
Pourtant, dans un paradoxe qui n’a pas échappé aux observateurs, la veille de cet événement capital, l’action Thyssenkrupp a subi une forte correction. Cette réaction contrastée interroge sur la perception par les marchés de ce qui était pourtant présenté comme le point de rupture stratégique pour le conglomérat.
Une pépite stratégique prend son indépendance
La séparation de TKMS représente la décision stratégique la plus significative adoptée par Thyssenkrupp depuis une décennie. Considérée comme le joyau du portefeuille, la division navale militaire bénéficie directement de la dynamique mondiale de réarmement. Son potentiel est illustré par des chiffres éloquents :
- Valorisation : Entre 2,3 et 2,7 milliards d’euros
- Garanties de projet : Des négociations portent sur 10 milliards d’euros
- Début de cotation : Lundi 20 octobre au sein du MDAX
Bien que Thyssenkrupp conserve une participation majoritaire de 51 %, TKMS acquiert désormais l’agilité d’une entité autonome pour capitaliser sur les opportunités du secteur de la défense.
Phénomène de marché : Les profits sont réalisés
La dépréciation de l’action Thyssenkrupp, qui a chuté de plus de 4 % jeudi, semble contredire l’optimisme stratégique. Les analystes identifient un scénario classique de prises de bénéfices, consécutif à une performance boursière exceptionnelle : le titre avait en effet enregistré une progression supérieure à 200 % sur l’année.
Même une révision à la hausse de 20,5 % de l’objectif de cours par la société d’analyse Alphavalue n’a pas suffi à enrayer ce repli technique. Après avoir atteint un plus haut de cinq ans à 13,35 euros le 9 octobre, le marché semble avoir anticipé la bonne nouvelle dans son prix.
L’avenir du groupe post-scission en question
La véritable évaluation de cette restructuration reste à venir. La question centrale réside désormais dans la capacité de Thyssenkrupp à maintenir sa performance sans le moteur de croissance que représentait TKMS. Les activités résiduelles – acier, matériaux et composants automobiles – devront démontrer leur viabilité et leur rentabilité intrinsèques.
Les prochains résultats trimestriels, attendus le 20 novembre, apporteront un premier élément de réponse. D’ici là, l’attention se portera sur les débuts boursiers de TKMS lundi, déterminants pour évaluer si cette scission libérera effectivement la valeur espérée pour les deux entités.
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