Le géant français du luxe Kering traverse actuellement une période de restructuration majeure, la plus significative depuis des années. Pourtant, des fissures inquiétantes apparaissent dans sa nouvelle feuille de route. Alors que le PDG Luca de Meo procède à un resserrement drastique du portefeuille de marques et cède l’activité Beauté à L’Oréal pour 4 milliards d’euros, la reprise tant attendue tarde à se matérialiser. La maison mère de Gucci est-elle au bord d’un recul durable ?
Un contexte financier préoccupant
Les indicateurs récents ne plaident pas en faveur d’un optimisme immédiat. Au troisième trimestre 2025, le groupe a enregistré un recul de son chiffre d’affaires de 5 %. Seule la division Eyewear affiche une performance positive, avec une progression de 7 % à taux de change constants.
La marque phare, Gucci, continue de rencontrer des difficultés commerciales persistantes. Après un pic à 342,95 euros en octobre, l’action Kering cote désormais à 303,55 euros, significativement en deçà de son plus haut de l’année et confrontée à une pression vendeuse notable.
Le virage stratégique de Luca de Meo
La décision la plus marquante de cette refonte est la cession, quasi-finalisée, de la branche Beauté au groupe L’Oréal. Cette transaction monumentale comprend notamment la marque de parfums Creed, ainsi que les droits de licence pour Bottega Veneta, Balenciaga et Alexander McQueen. Elle s’inscrit dans une recentration totale autour des marques propriétaires fondamentales.
En parallèle, de Meo procède à un remaniement de l’équipe dirigeante. L’arrivée de Philippine de Schonen au poste de Directrice de la Communication Financière et de Davide Ribhetto en tant que Responsable Amérique du Nord pour Kering Eyewear illustre cette volonté de renouvellement. Reste à savoir si ces changements à la tête suffiront à redresser la barre.
La défiance des analystes persiste
Les marchés financiers maintiennent un regard circonspect sur la stratégie du groupe. Barclays Capital conserve sa recommandation « Underweight » et affiche un objectif de cours de seulement 245 euros, impliquant un décoté de près de 20 % par rapport au cours actuel.
Les indicateurs techniques révèlent une situation contrastée. Avec un RSI à 38,1, le titre présente un signal de survente à court terme. Cependant, sa volatilité élevée, mesurée à 40,59 %, continue de refléter une incertitude substantielle. L’écart de 11,5 % par rapport au plus haut de l’année pèse lourdement sur la performance du titre.
L’année 2026, véritable test décisif
La véritable épreuve pour la nouvelle stratégie interviendra début 2026. La publication des résultats trimestriels en février prochain constituera le premier baromètre tangible de l’efficacité des mesures engagées par Luca de Meo.
D’ici là, les investisseurs devront faire preuve de patience et d’une certaine tolérance au risque. La question fondamentale demeure : Kering parviendra-t-il à son redressement, ou sa mue stratégique se transformera-t-elle en un effet boomerang coûteux ?
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