Alors que BYD affiche son premier recul trimestriel des ventes depuis plus de cinq ans, le constructeur automobile accélère simultanément ses projets technologiques d’avant-garde, créant une tension entre ses ambitions futures et ses réalités commerciales immédiates.
Des résultats en demi-teinte pour le troisième trimestre
Les chiffres du troisième trimestre 2025 révèlent une situation inédite depuis le deuxième trimestre 2020 : les livraisons de BYD ont enregistré une baisse de 2,1% sur un an, avec 1,106 million de véhicules écoulés. Le mois de septembre a été particulièrement difficile, affichant un recul de 5,88% par rapport à septembre 2024 – il s’agit de la première contraction mensuelle observée depuis février 2024.
Plusieurs facteurs expliquent cette performance décevante :
- L’effondrement des ventes de plug-in hybrides sur le marché chinois domestique
- Une guerre des prix d’une intensité exceptionnelle qui comprime les marges
- Une révision à la baisse de 16% des prévisions annuelles, désormais fixées à 4,6 millions de véhicules
Une percée technologique en Australie
Dans ce contexte commercial difficile, BYD annonce un partenariat stratégique avec le fournisseur d’énergie australien Origin et le spécialiste de la recharge StarCharge. Cette collaboration donnera naissance au premier service d’abonnement de véhicules électriques compatibles Vehicle-to-Grid en Australie.
Le pilote commercial, qui débutera en 2026 avec une cohorte initiale de 50 clients, associera le modèle BYD Atto 3 à une borne de recharge bidirectionnelle capable non seulement de prélever l’électricité du réseau, mais également d’en réinjecter dans le domicile des utilisateurs.
Les points positifs dans l’ombre des mauvaises performances
Au-delà des chiffres décevants, certains segments résistent remarquablement bien. Les véhicules 100% électriques (BEV) maintiennent une dynamique robuste avec environ 1,61 million d’unités vendues jusqu’à fin septembre 2025. Cet excellent résultat permet à BYD de creuser l’écart avec Tesla, portant son avance globale à près de 388 000 véhicules.
Le développement international constitue l’autre motif de satisfaction : les ventes à l’étranger ont plus que doublé, progressant de 115,85% en glissement annuel. Sur le marché indien, BYD s’est hissé parmi les meilleurs vendeurs de véhicules électriques au troisième trimestre, dans un marché global en croissance de 12,5%.
L’Europe comme terre de salvation
Face aux difficultés rencontrées en Chine, BYD mise résolument sur l’expansion internationale pour retrouver des marges de manœuvre. Le constructeur accélère son déploiement en Europe avec un focus particulier sur le développement de son offre de plug-in hybrides adaptée aux spécificités régionales.
Cette stratégie s’appuie sur des investissements massifs dans la production locale, notamment avec la construction d’une méga-usine en Hongrie dont l’ouverture est programmée pour fin 2025.
La question centrale demeure : l’expansion internationale pourra-t-elle compenser suffisamment la pression sur les marges et la faiblesse des ventes en Chine ? Les prochains éléments de réponse devraient figurer dans le rapport trimestriel attendu fin octobre.
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